À la queue leu leu / The Line (édition bilingue)
Raymond Federman

publication 8 mai 2008
18,00  (17,06  HT)

À la queue leu leu / The Line, édition bilingue français / américain. The Line : texte de Raymond Federman. À la queue leu leu : adaptation et traduction de Stéphane Rouzé. Hors collection, récit, 2008, ISBN : 978.2.913388.66.6

Présentation

Pas besoin de savoir où mène la file d’attente pour s’y glisser... D’ailleurs, avec sa verve habituelle, Raymond Federman nous y introduit illico presto !

« Au début, on pouvait se faufiler dans la queue à peu près n’importe où ». Avec une drôlerie toute beckettienne, Raymond Federman déroule une queue leu leu baroque, burlesque, longue comme les mille et une nuits. Elle paraîtra même infinie tant, du rire aux larmes, c’est toute la condition humaine qu’on explore ici, joyeusement. Dans ce long calligramme ondoyant, le texte est mis en perspective par une mise en page mimétique et surprenante où pas à pas, page après page, des interventions graphiques et typographiques l’accompagnent.Ainsi, la présentation de cet ouvrage épouse les méandres d’une tradition avant-gardiste dont l’auteur de Quitte ou double (Al dante) s’est fait, outre-Atlantique, le héraut.

La version en anglais U.S. suit la version française due à Stéphane Rouzé qui a traduit et adapté le texte original.

(...) si le ton est plus léger (mais l’est-il vraiment, ou que cache le ludique, je vais y revenir), on retrouve un travail très poussé sur la disposition du texte. Je rends hommage au poète-compositeur mais aussi à l’éditrice, Hélène Boinard, de Cadex Éditions, pour l’époustouflant travail typographique réalisé pour ce livre. Tout ici semble métaphore, le livre, la disposition, le récit, la phrase, la queue elle-même, qui déploie tout son symbolisme latent, image de la condition humaine (théorie, procession, file d’attente, danse macabre, etc.), la phrase et ses mots qui se pressent au portillon. Le texte coule comme un filet, comme la file, se déploie, bordé par la foule des caractères. (...) Raymond Federman semble ici donner, sur un mode donc apparemment ludique, toute sa place à cette image clé de la condition de l’homme moderne (il suffit de songer à ce qui se passe en ce moment en Birmanie, en Chine, à ce qui s’est passé hier en Europe), la queue. Attendre pour. Partie d’une myriade, perdu dans l’infinité de la masse humaine et attendant pour du pain, de l’eau, un peu de viande, des médicaments, du sens. Ce sont toutes ces foules pressées et désespérées qui surgissent à la lecture. Et pourtant on rit et on se souvient que le blog de Raymond Federman est sous titré the laugh that laughs at the laugh..., on se souvient aussi que Federman est un grand spécialiste de l’œuvre de Beckett (il a notamment dirigé le cahier de l’Herne consacré à son ami).
 Florence Trocmé, Poezibao, mai 2008

 Vidéo : lecture désopilante de À la queue leu leu par Raymond himself et Stéphane Rouzé.

 Magnifique article de Samuel Lequette sur Sitaudis.fr.

Extrait

personne
n’était
en
mesure
de
se
souvenir
du
dernier
soubresaut
de
la
queue
personne
n’était
en
mesure
de
dire

la
queue
menait
mais
de
toute
manière
les
gens
attendaient
leur
tour
calmement
patiemment
il
régnait
une
constante
bonne
humeur
dans
la
queue
à
laquelle
se
joignaient
de
plus
en
plus
de
gens

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« C’est une émeute, avait dit l’un des hommes. Un soulèvement populaire, avait ajouté l’autre. Les carabiniers du village avaient fini par se décider à venir voir ce qui se passait. Ils avaient aidé les deux hommes à remonter dans leur autocar qui s’était enfui. À Santa Maria di Momentana, les maçons avaient achevé de monter le mur de briques. La Madonna était cloîtrée, hiératique. En bas, trois femmes caressaient l’enfant sous la robe qui frémissait. Le printemps était là en cette année 1944. »
Michaël Glück
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