Présentation
Dans un récit qui pose ses jalons comme des axiomes, à la deuxième personne du pluriel, Alain Roussel insémine l’idée de l’aliénation la plus totale. Les « ils » dont il parle n’ont pas de visage ou les ont tous : c’est ce qui fixe les lois, la morale, la religion, le savoir cartésien. C’est tout ce qui enferme la nature sauvage de chacun dans un système de carcans infranchissables. C’est ce qui bâtit la langue propre à la communication et à elle seule, fixant chaque chose du monde dans un mot comme un insecte qu’on épingle. Ils évoque dont à rebours l’impérieux désir de se libérer de cette aliénation dont on hérite dès la naissance. Ce texte court tient éveillé, pour longtemps.