Zoophile contant fleurette
Pierre Senges

publication 24 février 2012
Ouvrage épuisé

Zoophile contant fleurette, Pierre Senges, préface de Stéphane Audeguy, illustration de couverture et vignettes intérieures de Sergio Aquindo, nouvelle, collection « Texte au carré », 14x14 cm, 60 p., 2012, ISBN : 978-2-913388-81-9

Présentation

Après le Petit Traité d’éducation lubrique de Lydie Salvayre, les éditions Cadex poursuivent leur exploration des activités érotiques ou procréatrices avec cette sorte de traité d’éducation zoophilique que nous propose Pierre Senges, l’un des plus inventifs romanciers actuels.

Sous couvert d’apporter sa contribution à l’exégèse biblique, Pierre Senges part du principe que dans son Arche (aux dimensions limitées), Noé s’est contenté d’offrir l’hospitalité aux seules femelles de toutes les espèces - se chargeant lui-même, par la suite, de la reproduction. De cette expérience hors du commun (il faut dire que c’était pendant le Déluge), Noé a rapporté ces quelques notes : à la fois souvenirs de voyage, élégie amoureuse et manuel pratique. Zoophile contant fleurette peut donc se lire comme le palimpseste d’un texte disparu : celui qui établirait l’art et la manière de copuler avec toutes les espèces animales. Le lecteur trouvera dans ce livre 99 bêtes de toutes les formes et toutes les tailles, épinglées dans un certain ordre. Elles lui procureront un exercice salutaire pour ses zygomatiques, si peu sollicités de nos jours. Notre époque aurait besoin d’une nouvelle arche et d’un nouveau Noé pour sauver du déluge médiatico-médiocre une langue inventive, intelligente et cinglante, une langue procréatrice capable de rendre aux hommes ce qui leur est propre : le rire.

Présenté dans la collection « Texte au carré » : une nouvelle, une préface par un autre écrivain, une couverture entièrement illustrée.

(...) Ces cent cinquante jours de zoophilie sacrée et forcenée sont le thème de la nouvelle version du sauvetage du règne animal que Pierre Senges donne ce printemps dans la belle collection «  Texte au carré  » des éditions Cadex. N’attendons pas cependant un festival de cochonneries décrites par le menu. 99 paragraphes, poétiques et allusifs, introduisent à un art du rapprochement de l’homme à l’animal. Rien de réaliste : comment pourrait-il en être autrement, s’agissant du nautile, du tyrannosaure, du faucheux ? Fulgurantes, aussi belles que celles qui se produisaient fortuitement sur une table de dissection (on retrouve évidemment la femelle du requin), les rencontres évoquées par Pierre Senges atteignent les boulevards du rêve par les voies de l’aphorisme ou de la confidence. « Mon grand regret est de n’avoir pas su me montrer digne du varan », soupire-t-il, fleur bleue.
Le lecteur, lui, ne regrettera rien : on sait que Pierre Senges étonne toujours, on ne s’étonne plus qu’il touche, souvent.

 Alain Nicolas, « Jungle en folie, radeau du sexe ? La vérité sur l’arche de Noé », L’Humanité, 10/05/2012

(...) Le ton peut évoquer les Tranches de savoir de Michaux, comme cette observation relative aux amours avec le levrier : « rien de bien haut, mais tout ce galbe donne le vertige (et la désagréable impression de forniquer sur un meuble Louis XV) ». Le propos est certes légèrement délirant, mais le style scrupuleux. Buffon n’y trouverait rien à redire sur le plan de la science. C’est bien une histoire naturelle que nous lisons (d’ailleurs illustrée comme le veut le genre de quelques planches de Sergio Aquindo). Mais la précision n’est pas ennemie de la poésie. (...)
Précédée d’une très amusante et empathique préface de Stéphane Audeguy, ce bestiaire lubrique se lit comme un bréviaire, nous inviatnt à l’amour du prochain sans discrimination de taille ni de race, de l’amibe à la baleine.

 Éric Chevillard, « La Croisière s’amuse », Le Monde des livres, 11/05/2012

(...) à quoi bon rappeler au lecteur, désormais averti, prévenu, hélé, que le livre de Pierre Senges est d’une drôlitude insensée, à la fois douce et amère, à quoi bon souligner la millimétrique ambition de sa phrase qui semble, rhétorique aidant, déguster son sujet comme un cannibale son petit-neveu ? On ne peut que renoncer à louer son art de la nuance, nuance qu’il manie pourtant avec l’ingéniosité d’un fabricant de curare. (...)
 Claro, « L’arche d’amour : Senges à la mer », Le Clavier Cannibale, 18/05/2012

Extrait

L’autruche : bien sûr, un certain athlétisme, soixante-dix kilomètres-heure, des coups de pattes à décapiter un jeune tigre : mais toutes ces plumes, toutes ces plumes, et là-dessous un vrai boudoir de coquette, un confort fin-de-siècle - enfin, une fois chose faite, l’idée saugrenue d’avoir fécondé un œuf de la taille d’un globe.

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« Ma culture se nourrit du livre de ta chair, et j’ai lu beaucoup dans le fond de tes gorges, dans ton dedans d’amour, descendant de délice en délice au délire des délires… »
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Insensément ton corps

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