Dans le vent du chemin
Lionel Bourg

publication 2000
28,00  (26,54  HT)

Dans le vent du chemin, Lionel Bourg, journal tome 1 (1996/1998), coll. David, 15x21.5 cm, 376 p., 2000, ISBN : 2.913388.12.4

Présentation

Publier un journal, « son » journal, quand celui-ci peu à peu absorbe ou phagocyte tout ce que l’on écrit, revient à d’avance braver quelques retours de bâton dont le plus réfléchi, le plus théorique, vise les fondements mêmes de semblable entreprise. Critique rusée, l’accusation, ou le reproche, d’exposer de manière comme brute le sujet, passe toutefois à côté de sa cible. Reposant sur une conception qui fait de l’art en général, de celui d’écrire en particulier, non pas une méditation, certes singulière, mais un écart tel qu’il instaure l’ordre d’une transcendance, cette critique n’a d’autre perspective, et de racine, qu’une approche religieuse d’actes qui ne le sont qu’au prix du mensonge - mais, cuistrerie oblige, ce serait cela, la « littérature » - ou ne le sont que dans d’imaginaires transactions avec un prétendu « sacré ». Outre que l’exposition brute de la subjectivité me paraît relever du fantasme (cette brutalité chaotique, immédiate, ne pouvant par définition s’exprimer, Artaud l’indiquait très lucidement dans ses lettres à Jacques Rivière), tout Journal est écrit, la chose est depuis si longtemps entendue qu’elle fournit la matière de jugements beaucoup plus traditionnels. J’indiquerai donc n’avoir rien désiré que de réduire l’hiatus séparant la pensée d’un individu de ses gestes, n’avoir voulu que cette méditation-là - qui n’est ni rédemption littéraire, ni déballage de cochonneries puritaines, ni ruse théologique avec la vie mais rapport au monde -, d’un livre enfin profane. N’étant pas recensé parmi les anges, n’aspirant pas d’avantage à la « voyance », je ne serai jamais trafiquant d’armes (ou politicien, ou ambassadeur, dealer de radicalité post-debordienne ou domestique). Je suis un diariste athée...

Extrait

Tout se passe comme si l’intimité que j’avoue restait périphérique, comme si, à la margelle de son puits, je me satisfais de coup d’oeils furtifs à l’intérieur d’une obscurité croupissante : est-ce barrière, obstacle psychologique ou censure, est)ce encore le fait de n’exister que dans et par l’étoffe de mes relations, est-ce l’effroi d’empoigner l’indicible ? Tout cela sûrement, avec un zeste de balourdise ontologique et quelques vieux réflexes : m’exposant, je ne baisse pas la garde...

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« C’est une émeute, avait dit l’un des hommes. Un soulèvement populaire, avait ajouté l’autre. Les carabiniers du village avaient fini par se décider à venir voir ce qui se passait. Ils avaient aidé les deux hommes à remonter dans leur autocar qui s’était enfui. À Santa Maria di Momentana, les maçons avaient achevé de monter le mur de briques. La Madonna était cloîtrée, hiératique. En bas, trois femmes caressaient l’enfant sous la robe qui frémissait. Le printemps était là en cette année 1944. »
Michaël Glück
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