Présentation
Le journal constitue souvent la part socialement irréductible de l’œuvre d’un écrivain. Le lieu où celui-ci tranche dans la chaîne biologique et s’approche en tremblant de l’origine de sa singularité. La lune du solstice d’été baigne ces fragments d’une lumière de soufre. Les êtres qui les peuplent semblent avoir perdu la raison à l’instant où Mars et Vénus sont entrés en conjonction dans l’infini du ciel.
Les ouvrages de Jean-Claude Hauc peuvent se lire de deux manières. Comme des textes où le plaisir secret transforme la lecture en activité clandestine, où la sensualité crue du verbe appelle le trouble, très loin de l’indigence phantasmatique de l’image. Mais aussi comme des preuves bien tangibles du fait que les vies qui y sont écrites, guidées par l’appel des pulsions, sont à même de nous renseigner, plus que d’autres, sur le miracle toujours renouvelé de l’écriture.
– Frédéric Joly (extrait), in Septimanie, 2003.