Présentation
Dans Les Macchabs vites, Jean-Claude Hauc fait sourdre de l’horreur humaine ce qui lui reste de candeur et d’innocence. Paddy Gus conduisant son ambulance, avec dans le dos un cadavre en putréfaction, comparant son véhicule à un vaisseau spatial, prenant le temps d’uriner sous les étoiles ; Paddy Gus flânant à toute vitesse sur les autoroutes de France, voilà une épopée macabre et qui pourtant respire un certain « esprit d’enfance ». Que la littérature puisse ainsi réaliser cette « monstration », et surtout, qu’elle puisse le faire de cette façon, comme dans un rêve où l’horreur serait dépossédée d’elle-même, c’est à la fois sa douleur et son privilège. Il faut lire ce livre qui nous réveille du cauchemar que nous pourrions devenir si notre barbarie humaine était laissée aux forces du silence.
– Philippe Lekeuche, « La nuit définitive n’aura pas lieu » (extrait) in Textuerre, 1987.