Présentation
On trouvera dans Mange-Matin, pêle-mêle, une vache très ivre ; un cheval, un poisson et une euphorbe (le nom oublié de cette plante vivace m’est revenu quand s’est imposé à moi ce drôle de titre d’« œuf en robe ») morts ; un amour vivant ; des choses belles des choses moches d’époque ; un million de tolars. Et enfin, tout ce que tu y mettras, lecteur !
Mon farfadet bleu est un peu si l’on veut une sorte de « leaping leprechaun », ce lutin vert du folklore irlandais qui court qui court avec un pot rempli de pièces d’or entre les bras, si tu l’attrapes, le trésor est à toi.
Mange-Matin, c’est à l’origine le désir d’illustrer par de brefs poèmes les figures de rhétorique aux noms compliqués, mettre le Gradus de Dupriez à la disposition des plus petits, dans l’esprit de Duneton, de Verheggen aussi. Peut-on publier un pavé pour enfants ? Ce mince recueil est une amorce, j’ignore si je réaliserai jamais ce projet-là...
– Valérie Rouzeau
Valérie Rouzeau bouscule les conventions littéraires avec humour et s’autorise à jouer avec les mots, les sons, ce qui donne un air un peu surréaliste parfois à ses poèmes. La forme courte des poèmes, mêlant humour et malice, apporte une dynamique à ce petit livre. L’auteure use parfois de références littéraires et mythologiques, sans pour autant se prendre au sérieux. Les illustrations de Valérie Linder, composées notamment de collages et de couture (!) accompagnent avec justesse et finesse l’univers poétique de Valérie Rouzeau. Elle utilise toutes sortes de matières (crayon, pastel, papier, encre, végétaux, fil à coudre, etc) mêlées à des tons pastels. Valérie Rouzeau précise que “les courts poèmes de Mange-Matin n’ont pas été écrits pour les enfants spécialement.” Il reste que ce bel objet-livre représente une source de travail autour des mots et des images avec un public d’enfants. Un duo très réussi qui donne une œuvre originale.
– Catherine Rambaud, LivrJeun