Carnets des solitudes
René Pons

publication novembre 2004
17,00  (16,11  HT)

Carnets des solitudes, René Pons, journal, co-édition avec Le Bruit des autres, 14x21,5 cm, 185 p., 2004, ISBN : 2.913388.53.1

Présentation

Structurés par quatre dialogues qui mettent en scène l’ombre de deux écrivains célèbres (Kafka, Pessoa, mais sont aussi présents, Lenz, Büchner, Walser), ces carnets, faits de fragments poétiques ou prosaïques, s’interrogent sur la solitude de l’écrivain qui ne cesse de s’adresser à sa propre absence, comme le dit l’un des personnages.
Ici, on parle surtout de l’écriture, cette écriture dans laquelle tout l’être de l’écrivain est engagé, si bien qu’en parlant d’elle, de façon tâtonnante, c’est de la création dans sa totalité qu’il parle, s’adressant à l’autre, même si, paradoxalement, il sait que la communication est de l’ordre de l’impossible.

Extrait

Il est étonnant de voir combien les stéréotypes de la pose séduisent les écrivains, et pas forcément les plus sots. Visage rêveur au menton posé sur la main, ou bien tête penchée, comme trop lourde, soutenue par deux doigts appuyés contre la tempe, lunettes du quinquagénaire, relevées sur le front ou repoussées au bout du nez, comme pour rendre plus ironique ou profond le regard et donner le poids de l’expérience intellectuelle au personnage. Et la pipe ? Ah, la pipe c’est le couronnement ! Elle a un je-ne-sais-quoi de simple, de paternel, de rêveur, c’est le symbole d’une manière de sagesse bonhomme derrière on devine le calme calfeutré de volumes où travaille le génie. Tout cela révélant cette vanité, naïve ou rouée, dont peu peuvent prétendre ne pas l’avoir éprouvée un jour, à commencer par moi, mais dont la plupart, au fil des ans, se satisfont en la perfectionnant.

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« Jardin comme posé
dans ma mémoire j’ai neuf ans.
Le tilleul est rutilant le
silence éclabousse au milieu de l’été et
tant d’abeilles dans les branches.
Ce que je peux m’emmerder ! »
Dominique Fabre
Avant les monstres

L’auteur

La Collection

Villégiatures & Cie Les Eaux noires Les Chiens du vent Un éditeur... Voilà ! Stabat Mater Animalimages Résidences secondaires On disait La Langue et ses monstres Le Bruissement des mots Monsieur l’évêque avec ou sans mitre Le Pôle magnétique Trois anciens poèmes mis ensemble pour lui redire je t’aime Carnets respiratoires Matière du temps 1 La Ville autour Solaire Encyclopédie cyclothymique Entrée en matière Matière du temps 2 Maintenant la nuit Petit traité d’éducation lubrique Petits bonheurs Stilb suivi de Iréniques Des étoiles sur les genoux Rimbaud, la tentation du soleil Banlieue nord Chair de Sienne Quatre écoutes du tonnerre Pour mon ours blanc