La Mort de Woyzeck
René Pons

publication 1990
11,00  (10,43  HT)

La Mort de Woyzeck, René Pons, récit, coll. L'Ostiaque, 14x21 cm, 80 p., 1990, ISBN : 2.905910.15.1

Présentation

La littérature n’est pas - comme on veut souvent le faire croire - une vraie copie du réel mais un engendrement infini de l’écriture par l’écriture, des livres par les livres.
Certes Woyzeck a existé, éphémère héros d’un fait divers, pendu puis oublié ; mais c’est l’écriture de Büchner qui l’a véritablement créé - ne gardant du réel qu’un mince résidu - pour le condamner à une mort répétitive sans oubli.
Et voici qu’il renaît encore, dans ce texte bref, faute de mieux baptisé roman, comme si, transformé en obsession, et pour l’exorciser, il devait redevenir écriture, se muer en ce nouveau personnage, toujours lui pourtant, ce masque, derrière lequel l’auteur dissimule une partie de sa biographie mentale, c’est-à-dire non pas des petits faits datés - sans intérêt - mais ces obsessions qui structurent et empoisonnent une vie, et autour desquelles, comme autant de métaphores, on élabore des livres.

Extrait

W. se souvient. Il se souvient au moment de la sieste, à l’heure la plus chaude, ou bien, après le repas, en hiver, quand la neige est grise dans la rue (qui a dit que la neige était blanche ?). Alors W. se souvient. Exécrable moment. Souvenirs sangsues increvables. Un petit lot, toujours les mêmes. Rabâchage cérébral. W. n’aime pas ces souvenirs. Il essaie de les décoller en restant au ras du réel, en faisant des yeux, le tour de la minuscule chambre, celle où il voudrait mourir un jour, comme ça, d’un coup, sans souffrir, plutôt que d’aller râler dans quelque hospice englué des sanies de la vieillesse.

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« Maintenant, voici venu pour moi le temps de me décider à faire retour en arrière, de tenter de trousser congrûment quelque chose à ma guise, une sorte d’écriture pure de tout sens civique. Le besoin est sans doute inscrit dans les gènes : pressentiment reptilien que tout disparaîtra d’un coup.
Dany, Piteur, Olivier, il n’y a plus au monde une seule trace d’eux. Tout ce qui reste est en moi. »
Sylvain Fourcassié
Les Madones du trottoir

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