Présentation
Si la photographie fixe les êtres et les paysages, la poésie de Jean-Pierre Chambon ajoute au saisissement du monde l’expression d’une émotion, d’une sensation, d’une atmosphère. Le poète, ici, a mis ses pas, de Marseille à Nantes, de Paris à Tanger, de Lisbonne à Alexandrie, dans ceux des poètes aimés. On croise ici Jacques Réda le Parisien et dans un ancien port, plus loin, c’est William Cliff. Mais ces photographies en vers prolongent, dans le regard du lecteur, un temps jamais aboli dont les ramifications plongent au plus profond de chacun. Le lieu du voyage que nous propose Jean-Pierre Chambon se transforme alors en un dédale maçonné dans la matière instable des rêves. Le lecteur en y pénétrant entre dans un autre monde. Mais le doute, alors, s’installe : des deux mondes, qui peut dire lequel existe ?
« Labyrinthe, le nouveau livre de Jean-Pierre Chambon est, certes, très mince. Il n’en a pas moins l’épaisseur d’un monde d’errances, de fantômes et “chant fantasque” qui soudain dédouble. »
– (Le Dauphiné Libéré, 04/06/2007)
« Et les mots coulent dans une fluidité parfois prise de saccades, au gré des embardées de la vision et du trop-plein des sensations. »
– Jean-Louis Roux (Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, 08/05/2007)
« Dans ce recueil de petit format, Labyrinthe, Jean-Pierre Chambon rapproche des fragments de sa vie, de sa mémoire : ville et écrivains y croisent l’auteur lors de déambulations géographiques et mentales, et semblent constituer autant de repères. « Abandonné / au seul plaisir de me désorienter », le poète tente de trouver un chemin à l’intérieur de ces textes dont les choix formels jalonnent clairement cette errance tranquille : poèmes de structure identique ou proche - vingt-huit vers tournant autour du décasyllabe et de l’alexandrin, rimes - au long desquelles la phrase se déroule sans trop se forcer. Le point d’attache devient donc le texte lui-même, qui est aussi une plongée en soi, ainsi qu’en témoignent les quatre derniers poèmes. Cette mobilité à l’intérieur d’éléments fixes est une façon d’exprimer la singularité de l’écriture qui permet, le temps d’un poème dont on tire ou déroule le fil, de se / s’y retrouver. »
– Ludovic Degroote, CCP N° 15, mars 2008
– Lecture de Labyrinthe par Jean-Pierre Chambon à l’émission Poésie sur parole d’André Velter