Le Voyageur sans voyage
Pierre Cendors

publication 8 janvier 2008
10,00  (9,48  HT)

Le Voyageur sans voyage, Pierre Cendors, préface de Cécile Wajsbrot, illustration de couverture et vignette intérieure de Vincent Fortemps, nouvelle, collection « Texte au carré », 14x14 cm, 56 p., 2008, ISBN : 978-2-913388-65-9

Présentation

Un train recouvert de glace, le train bleu, apparait chaque soir avant la tombée de la nuit. La mystérieuse machine fantôme ne fait jamais halte ; le train roule à destination de nulle part. D’où peut-il provenir ? Qui le conduit ? Où sont les voyageurs ? Un enfant qui parle peu possède peut-être la réponse.
On dit que les histoires d’autrefois commençaient toutes dans les bois. La mienne s’y terminait. Je redoutais d’y suivre l’enfant. Plus que tout, je redoutais de me retrouver face à mes rêves.
Cette nouvelle, préfacée par Cécile Wajsbrot, évoque l’attente, la mémoire, le rêve. Et le train, métaphore de tous les flux, de tous les déplacements, dont les déportations, soulève la question qui tourmente : quelle immense erreur s’est produite ? Quel désordre irrémédiable ?
Un texte court dont on se souvient longtemps, un livre d’images qui se traverse comme un rêve. À la fin - au réveil - on sait ce qu’on a vu sans pouvoir le décrire. Reste la sensation d’avoir approché quelque chose que la réalité n’aurait pas pu révéler ou qu’on n’aurait pas su reconnaître. Le Voyageur sans voyage est un livre rare qui se suffit à lui-même.

D’abord on est frappé par la qualité du livre, et le format « au carré ». Le texte est court mais dense par les impressions distillées. Sans vouloir dévoiler l’argument, on touche au plus près le cœur de la merveille. C’est-à-dire que la lecture fait passer du côté du pur imaginaire, page à page. Deux pôles complémentaires : le rêve et l’enfance, et le narrateur qui tend à réconcilier l’un et l’autre. Les illusions restent à quai. Un wagon balai effacera les destins scellés. La clé du livre qui sonne comme une solution inouïe renverse la vapeur et précipite l’horizon d’attente dans une perspective plus réaliste et dramatique, qui rend plus lisible tous les symboles prémonitoires antérieurs. Le titre condense l’absurde fondamental.
 Jacques Morin, Décharge, N° 138

(...) Là, tout est dit en très peu de mots. C’est très court, et très bouleversant. Cela ne ressemble à rien de connu. (...) Un miracle. Un coup de foudre. J’ai la sensation de retenir mon souffle, et aussi la leçon.(...)
 Thierry Renard, Des temps agités, Libération du 8 mars 2008

(...) Si vous aimez entendre une histoire délicieusement incertaine sur l’attente, la séparation, la solitude dans un temps qui passe sans passer, si vous aimez « les trains, cette façon qu’ils ont de poser autour de vous des parenthèses, de vous enclore dans l’absence de temps, l’absence d’espace, comme un sursis, une trêve qu’ils vous offriraient »*, faites-vous plaisir, lisez ce livre qui vous submergera d’émotions.
*Michèle Desbordes in Les Petites Terres.
 Pascale Arguedas, Calounet

(...) Cadex nous gâte encore. Les « Textes au Carré », une collection indispensable.
 Max Buvry, librairie Vaux Livres

Ce train bleu est passé chez moi en février 2011. Un moment magique de lecture. Un livre qui rejoint les préoccupations de son lecteur. Les miennes en tout cas. Mais au-delà du particulier, un texte prenant, saisissant qui nous mène où il veut et nous laisse en silence... comme ce silence où nous laissent ceux qui partent. Un livre qui se prêterait bien j’imagine à la mise en voix et en scène aussi... Il faudrait essayer... J’aime !
 Patrick Joquel, revue Traversées

Extrait

Avec ses wagons recouverts de glace, il semblait de verre, un verre sillonné de bleuissements, griffé de brume sèche, brûlé de la poussière des champs, des orages d’une terre sans chemins. Et parce que nulle inscription, aucun nom, aucun numéro, n’était visible sur les wagons, on l’avait simplement appelé : le train bleu.

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« C’est une émeute, avait dit l’un des hommes. Un soulèvement populaire, avait ajouté l’autre. Les carabiniers du village avaient fini par se décider à venir voir ce qui se passait. Ils avaient aidé les deux hommes à remonter dans leur autocar qui s’était enfui. À Santa Maria di Momentana, les maçons avaient achevé de monter le mur de briques. La Madonna était cloîtrée, hiératique. En bas, trois femmes caressaient l’enfant sous la robe qui frémissait. Le printemps était là en cette année 1944. »
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